Genève

Temps d'habillage des soignants: inspection du travail saisie

18.03.2021 18h34 Rédaction

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HUG et EMS violent-ils le droit du travail? Une plainte vient d’être déposée à l’Office cantonal de l’inspection du travail. En cause la non prise en compte du temps d’habillage dans le temps de travail. Des minutes qui au bout d’une année peuvent représenter jusqu’à 75 heures non rémunérées. 




Imaginons, un soignant des HUG ou d’un EMS. Un infirmier par exemple qui travaille à plein temps. Comptons 10 minutes pour qu’il se change et se rendre à son unité le matin, 5 min pour faire le trajet inverse et se rhabiller à la fin de son service. Au bout d’un an, cela représente 56 heures. 56 heures passées à l’hôpital, mais non rémunérées.


HUG et EMS hors la loi

Selon la loi pourtant, « est considéré comme temps de travail, le temps pendant lequel le travailleur se tient à la disposition de l’employeur.» En 2019, le SECO, le secrétariat d’Etat à l’économie précisait : « L’habillage et le changement de vêtements nécessaires au processus de travail font partie du temps de travail. » 

Alors les HUG et les EMS sont-ils hors la loi ? Oui, si on en croit un tribunal zurichois : il vient de condamner en première instance un hôpital à indemniser ses employés pour ce motif. A Genève, on en est pas encore là, mais le syndicat SSP vient de déposer une plainte auprès de l’inspection du travail.
Les HUG nous ont répondu par écrit cet après-midi: "Un projet est en cours pour régler tous les points d’amélioration demandés par la Loi sur le travail. Les syndicats y sont associés et l’OCIRT est régulièrement informé de l’avancement des travaux." 

De son côté, le secrétaire général de l’AGEMS, qui représente 700 lits d’EMS, estime que la démarches des syndicats est mal venue. Les EMS de son réseau applique la loi en bonne intelligence- 

Aujourd’hui, les syndicats du service public ont manifesté dans plusieurs cantons pour demander une application de ce principe dans tous les hôpitaux publics. 

Delphine Palma