Alain Salamin: «Un cas de toute évidence problématique»
Consultant RH avec 30 ans d’expérience, Alain Salamin estime que ce cas donne une impression de favoritisme, dès qu’il existe un lien hiérarchique.
Dans la série des nominations controversées à Genève, les SIG ont recruté les deux beaux-fils du directeur général Christian Brunier. La régie publique défend ses choix. Pour Alain Salamin, si nommer un proche n’est pas forcément interdit, ce n’est pas forcément une bonne idée: «Comme il y a un vide juridique. (...) C’est très intéressant de voir comment les entreprises traitent ces cas-là. À partir du moment où vous engagez quelqu’un qui a un lien de parenté direct, en plus quand vous êtes le directeur général, ça donne une impression de favoritisme, de copinage. (…) Pour moi, c’est un mauvais message.»
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Pour lui, le flou des règles autour des recrutements de proche laisse trop de place à l’interprétation. «De toute évidence, on est dans un cas problématique. On ne sait pas très bien quelles sont les règles.» Selon lui, c’est d’abord un problème de réputation, surtout s’il vient du sommet de l’entreprise: «Cela donne une image négative à toute l’organisation et l’impression que c’est open-bar. C’est un très mauvais message». Alain Salamin estime que «le problème se pose dès qu’il existe un lien hiérarchique, pas seulement un lien hiérarchique direct.»
«L’argument de la compétence, c’est de l’enfumage!»
Interpellé sur l’argument des compétences, Alain Salamin est catégorique: «C’est extraordinaire! Premièrement, personne ne dira que le candidat engagé est incompétent. Deuxièmement, après un tel processus de sélection, après avoir épluché le marché, fait les tests, la seule personne compétente est par hasard le beau-fils du directeur général de l’entreprise, c’est de l’enfumage, ce n’est pas sérieux.»
L’expert considère que le problème est accentué s’il s’agit d’un service public: «Dans une situation monopolistique, il y a nécessité de construire une confiance et d’être irréprochables sur ces cas.»