Genève

Pierre Bayenet se dit «soulagé» du verdict contre Pierre Maudet

22.02.2021 20h20 Rédaction

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Le verdict du procès de Pierre Maudet est tombé lundi soir: l’ex-PLR a été condamné pour acceptation d’un avantage dans le cadre de son voyage à Abu Dhabi. Une décision de justice qui soulage Pierre Bayenet. «Ça a mis du temps, beaucoup trop de temps. Mais la justice pénale a fonctionné en réprimant un des pires exemples de violation par un élu qui a vraiment perdu les pédales.» L’avocat et député Ensemble à Gauche espère que ce verdict induira un changement de comportement pour les élus de l’exécutif dans les cantons et les communes. «Ce sont des postes où l’on reçoit beaucoup de cadeaux. Depuis le début de l’affaire Maudet, on a lu beaucoup de témoignages d’élus qui admettaient avoir été mal à l’aise face à des cadeaux.» Pierre Bayenet salue également la condamnation de Magid Khoury et Antoine Daher pour octroi d’un avantage. «C’est un signal pour l’ensemble de la population qui comprendra que ça ne se fait pas.»

«Nous manquons de règles et de contrôles.»

Très peu de conseillers d’État avaient été condamnés jusqu’ici. Une preuve de l’exemplarité de la Suisse? Pour Pierre Bayonnet, il y a peut-être moins d’acceptations d’avantages en Suisse qu’ailleurs mais c’est surtout une preuve de l’opacité du financement des campagnes politiques. «En France, des experts passent des heures à éplucher les comptes de campagne. En Suisse, nous manquons de règles et de contrôles.»

L’avocat qui siège au Parlement souhaiterait plus de lois contre ces dérives mais déplore un clivage gauche-droite sur le sujet. Selon lui, si la gauche demande plus de transparence, la droite, qui bénéficie de plus de financements politiques de la part d’entreprises, se satisfait de la situation actuelle. «Les partis qui défendent ceux qui peuvent payer vont être plus touchés par les phénomènes de copinage.»

Au peuple de choisir

Pierre Bayonnet avait lancé un projet de loi «anti-cadeaux», raboté par le Grand Conseil qui a introduit une restriction pour les cadeaux reçus dans l’exercices des fonctions officielles. Une limite difficile à évaluer pour l’avocat. Il n’est toutefois pas pour un retour d’une loi sur l’inéligibilité ou l’impeachment. «J’ai la naïveté de penser que le peuple a la capacité de choisir entre un bon et un mauvais candidat. Je ne pense pas qu’un juge doit s’insérer dans cette démarche, la démocratie est un droit fondamental.»

 

Léa Frischknecht