Course au Conseil d’État 2023: entretien avec Anne Hiltpold
Élue PLR à la mairie de Carouge, la colistière de Nathalie Fontanet veut reprendre à la gauche un siège au profit du PLR. Elle nous parle de logement, d’impôts, de mobilité et d’école à l’Allemande.
«Ce qui me motive, c’est de reprendre la majorité de droite au Conseil d’État. (…) Elle est importante car les enjeux qui nous attendent sont très importants et je crois que la droite est à même de maîtriser ces enjeux», attaque Anne Hiltpold, candidate PLR au Conseil d’État. Sur un plan personnel, l’élue en Mairie de Carouge se vend comme une personnalité «rassembleuse, à l’écoute, proche des gens, empathique, qui a le sens des réalités. J’ai la culture du consensus, je suis loyale (…) et j’ai un certain nombre de casquettes, vu mes fonctions. J’ai une fibre sociale. C’est très important, on peut être de droite et avoir une fibre sociale.» Mais quand on lui demande si elle a des défauts, elle répond par la négative.
Baisse massive des impôts
Parmi ses propositions, elle souhaite que les locataires puissent déduire une partie du montant de leur loyer de leur fiche d’impôts, soit entre 300 et 500 francs par mois. «Nous sommes dans un canton où 80% de la population est locataire, commente-t-elle. J’aimerais qu’il y ait plus de propriétaires mais c’est compliqué. Le loyer représente 25% de la charge du panier des Genevois et je pense que l’on peut donner un coup de pouce en déduisant une partie des loyers.» Une mesure qui pourrait fragiliser la pyramide fiscale? «Ce n’est pas parce que certaines personnes ne payent pas d’impôts qu’il ne faut pas aider celles qui en payent», glisse-t-elle.
Sur le plan fiscal justement, le PLR veut une baisse linéaire des impôts sur le revenu et même baisser de moitié l’impôt sur la fortune. Pour Anne Hiltpold, l’État devra baisser ses dépenses et maîtriser sa dette. «On voit aussi qu’avec les propositions de la gauche, on risque de perdre de gros contribuables. On sait que 10 personnes payent 200 millions d'impôts sur la fortune. Si ces personnes partent car on leur en prendra plus, on sera perdant.» Pour réduire les dépenses, la candidate voudrait «optimiser le travail des fonctionnaires», en mettant une administration en ligne ou encore en créant des postes administratifs dans la police. Elle se plaint des arrêts maladie répétés des fonctionnaires: «Je pense que l’on doit aussi viser à valoriser le personnel», répond-elle.
Un péage urbain en test
Dans les écoles, la candidate PLR veut passer sur un système «à l’Allemande», avec des horaires réduits et une grande place laissée au parascolaire. Elle milite aussi pour un début de l’école dès 3 ans, «pour l’égalité des chances». Une proposition qui se heurte au problème d’infrastructures, alors ce sera «sur du long terme, déclare-t-elle. Il ne faut pas avoir peur investir dans l’éducation et dans la politique familiale. On peut discuter aussi avec les communes qui ont des crèches pour accueillir ces enfants.»
L"autre thème majeur de cette campagne, c’est la mobilité. Anne Hiltpold est opposée au 30 km/h et ne veut pas «opposer les modes de déplacements». En bref, il faudrait, pour elle, développer davantage les transports publics, installer plus de P+R près des gares du Léman Express, mais aussi développer des pistes cyclables. Aussi, «Je suis favorable à un projet pilote de péage urbain. Je pense qu’il faut tester. La personne qui n’habite pas trop loin et qui vient travailler seule n’a rien à faire au centre-ville en voiture, je pense qu’elle doit prendre les transports publics. Et les entreprises doivent avoir accès au péage et ne pas payer, tout comme les habitants du centre-ville.»