Culture

L’Orchestre de Chambre de Genève en pleine révolution

24.11.2022 19h42 Rédaction

Malgré ses difficultés financières, l’Orchestre de Chambre de Genève a nommé Raphaël Merlin comme directeur musical. L’OCG demande également à la Ville de revoir à la hausse sa subvention.

Fin septembre, le secrétaire général de l’OCG Frédéric Steinbrüchel alertait sur l’état des finances de l’institution, en demandant à la Ville d’augmenter les subventions de 1 million de francs. «La situation est alarmante, surtout pour un orchestre qui fêtait ses trente ans cette année et dont la survie n’est pas assurée.» Pourtant, depuis 2020, les subventions ont déjà été augmentées deux fois. «L’OCG est subventionné à 30% en dessous des autres acteurs du domaine, pointe le secrétaire général. Un pour un orchestre qui a une CCT, qui cherche à être un employeur responsable et salarie ses musiciens, il n’est pas possible d’assurer l’équilibre financier de la structure et de donner de quoi vivre avec ces musiciens.»

L’OCG est en effet, subventionné par la Ville à hauteur de 1,65 million de francs, contre 9,5 millions pour l’OSR. Ce dernier bénéficie également d'une subvention de 9,5 millions venant du canton, ce qui n'est pas le cas de l'OCG. Pour autant, Frédéric Steinbrüchel ne veut pas «prendre à l’un pour donner à l’autre, mais montrer notre engagement pour le public genevois et nous avons besoin d’une augmentation.»

Raphaël Merlin remplace Arie van Beek

Dans ce contexte, Raphaël Merlin a été nommé directeur musical, en remplacement d'Arie van Beek. «Ce qui se passe ne doit en aucun cas entraver la mission d’un musicien. Le musicien a un rôle à jouer dans la cité, il est garant d’une étincelle. Pour moi, le défi est particulièrement excitant sur la place de Genève, qui est un terrain privilégié», explique la nouvelle tête pensante de l'orchestre.

Sa patte? La polyvalence, raconte celui qui est chef d’orchestre, violoncelliste, pianiste de jazz, enseignant et compositeur. «Je pense que je peux apporter à l’orchestre une certaine largeur de vue, c’est-à-dire de dézoomer de notre travail puis retourner dans le détail. C’est tout le défi du chef d’orchestre, c’est de laisser aux 37 un espace d’expression», explique-t-il. «Le processus a été long, puis on a rencontré Raphaël au printemps et l’étincelle était immédiate et les valeurs partagées, le mariage s’est fait naturellement», conclut de son côté Frédéric Steinbrüchel.