Genève

«Nous aimerions tant rentrer à la maison»

12.04.2022 16h23 Delphine Palma

ukraine

Vous vous souvenez peut-être d’Hanna et d’Irina, deux mères de famille originaires d’Ukraine que nous avions rencontré avec leurs enfants membres du club de water-polo de Kiev. Grâce au Carouge Natation, elles avaient pu trouver refuge à Genève dans un bâtiment de la municipalité. Un mois après, elles y sont toujours mais plus pour très longtemps. 

Petit à petit, Hanna Mazur se fait à sa nouvelle vie. Ce matin, comme trois fois par semaine, elle apprend la langue française avec Catherine, une professeure de l’université populaire de Genève.
Des sourires, de la complicité, et une joie de vivre partagée. La prof et l’élève se sont bien trouvés. «Son histoire m'a touché glisse Catherine. C'est une vraie leçon de vie.» 

«Tout est tellement provisoire»

Une leçon de vie, et pour Hanna une vraie bouffée d’oxygène. Depuis le 8 mars, elle vit avec son fils et d’autres familles ukrainiennes dans un bâtiment communal de Carouge. Un accueil provisoire et donc un peu spartiate rendu possible grâce au dévouement du club de natation de la commune.

Revivez la première rencontre avec les deux mères, le mois dernier.

Aujourd’hui, tous ont trouvé un toit ailleurs dans des familles d’accueil. Mais pas Hanna, pas encore. «Honnêtement ici, j’ai cette impression de ne pas savoir ce qui va m’arriver demain. Aujourd’hui, on est ici, bientôt, on va déménager dans une famille, mais on ne sait pas pour combien de temps. Tout est tellement provisoire. Moi, j’avais une vie très stable en Ukraine maintenant tous les jours est un défi. C’est intéressant, ça casse la routine du quotidien. Mais c’est important de ne pas se laisser aller.»

Entre gratitude et espoir 

Le traumatisme de la guerre et du déracinement. L’angoisse pour les proches restés au pays, les 8 familles accueillies ici ont appris à vivre avec ça. Comme Irina, sa fille et son bébé de 7 mois qui a grandi depuis notre premier tournage. D’ici un ou deux jours, elles déménagent dans une famille d’accueil. «Je suis très contente d'être ici, et que mes enfants soient en sécurité. Mais nous voulons rentrer à la maison. Nous ne pouvons pas retourner chez nous avant que ça ne soit sûr. Mais dès que ça l’est, nous nous précipiterons chez nous.»

L'accueil chez des particuliers plébicité

Bonne nouvelle de dernière minute. Ce soir, une solution pour reloger Hanna et son fils dans une famille semble avoir été trouvée. 

Selon les chiffres de l’Hospice Général, 740 Ukrainiens sont aujourd’hui logés chez des proches ou dans des familles d'accueil. Ils sont près de 1000 en tout à être enregistrés auprès des autorités genevoises.