Genève

Champ-Dollon: les réactions fusent après l'annonce de démolition

02.08.2022 18h27 Rédaction

Me Catherine Hohl-Chirazi

Les premières réactions fusent après l’annonce de Mauro Poggia et son intention de démolir et reconstruire une prison sur le site de Champ-Dollon d’ici 2030.

La classe politique voit globalement d’un bon œil ce nouveau projet après l’échec de celui des Dardelles – à une voix près – il y a deux ans. Président du MCG, François Baertschi soutient l'idée d'une nouvelle mouture et espère que ce projet passe la rampe du Grand Conseil. Même son de cloche pour le chef du groupe du Centre Sébastien Desfayes qui précise: «Le Centre fera tout pour que ce projet réponde au souci des délais et nous espérons que telles seront aussi les intentions des autres partis du Grand Conseil». Pour la députée verte au Grand Conseil Dilara Bayrak, l'intention de vote favorable sur un tel projet n'est pas garantie, puisque la refonte de Champ-Dollon doit être accompagnée d'une réévaluation de la politique carcérale du canton dans sa globalité.

«Je ne suis pas persuadé qu’il y a absolument besoin de 370 places de détention supplémentaires»

Me Catherine Hohl-Chirazi, présidente de la commission pénale de l’ordre des avocats, s'accorde à dire que «sur le principe on ne peut que saluer l’idée» d'une démolition et reconstruction de Champ-Dollon. L'avocate rappelle que le Conseil d'Etat n'a «simplement présenté que sa vision» du nouveau projet, et qu'il faudra être patient pour examiner les détails de la proposition.

Vision carcérale de demain

Pour un nouveau Champ-Dollon "réussi", beaucoup de facteurs seront à prendre en compte, selon Me Catherine Hohl-Chirazi avec l'interrogation sur le type de détention souhaitée à l'avenir, comme question charnière. La prison genevoise étant un établissement pénitentiaire axé sur la détention préventive, l'avocate reste sceptique sur une hausse significative du nombre de places pour des prisonniers. La formation de ces derniers dans une optique de réinsertion doit rester un paramètre fondamental: «apprendre un métier ou les bases d'un métier à ces personnes, leur ouvrir des perspectives sur l'avenir, c'est avoir des assurances supplémentaires que ces personnes ne reviendront pas dans notre canton pour y commettre in fine des infractions».