Genève

Dégrappage des Pâquis: les activistes devront payer

24.08.2022 19h17 Rédaction

bitume

Sur la base du rapport de l'ex-juge Christine Junod, le Conseil administratif a amendé les associations Actif-Trafic et Survap, responsables du dégrappage. 

Le rapport de l’ex-juge Christine Junod a livré ce mercredi des premiers éléments de réponse. Le Conseil administratif a amendé les associations responsables du dégrappage. L’ensemble des acteurs concernés par cette affaire ont été entendus.

Le document atteste de nombreux malentendus émanant des différentes discussions entre les services de la magistrate et les représentants des associations militantes. Frédérique Perler a visiblement donné son feu vert oral sans avoir toutes les informations nécessaires pour la compréhension de l’affaire.

Les activistes eux ont mal compris les différentes consignes et accords donnés. Il faut dire que beaucoup d’éléments ont été échangés oralement. La seule trace écrite de cette affaire reste l'autorisation de manifester qui ne mentionne pas le dégrappage de bitume, délivrée par le Service de l’espace public. C’est peut-être là aussi l’un des problèmes de ce dossier.

Malgré la zizanie, les activistes en faute

La juge retient que malgré les quiproquos nombreux dans cette affaire, les activistes auraient dû s’en tenir à la loi. Par ailleurs, le rôle trouble joué par le collaborateur personnel de Frédérique Perler dans ces malentendus devra être éclairci. Les autorités n’excluent pas des mesures administratives au sein du département de l'Aménagement.

Sur la base des conclusions de l’ancienne juge, le Conseil administratif a décidé de prononcer, une amende administrative pour non-respect des conditions d’autorisation à Actif-trafiC et à l’association des habitante.e.s des Pâquis (SURVAP), organisateurs de cette opération. Ils recevront également la facture des frais de remise en état du domaine public. Contacté, l’exécutif de la Ville de Genève n’articule aucun montant.

Vives réactions de la droite municipale

Après lecture du rapport, les conseillers municipaux de droite pointent du doigt le fonctionnement du département de l'aménagement: «c'est le bordel dans ce département», s'exclame le conseiller municipal MCG Daniel Sormanni. Pour les Verts, ce rapport blanchit Frédérique Perler sur la complicité avec les associations militantes.

Réaction des activistes à suivre

Les associations annoncent avoir «pris connaissance» de la décision du Conseil administratif et indiquent qu’une réaction suivra prochainement. Frédérique Perler, elle, se dit soulagée des conclusions du rapport.

Le document publié ce mercredi ne dicte pas la fin de cette polémique. D’une part, une enquête pénale menée par le procureur général pour déterminer l’implication de Frédérique Perler dans cette affaire est toujours en cours. De l’autre, l’enquête administrative, menée elle par l’autorité de surveillance des communes (SAFCO), permettra au Conseil d’Etat de décider ou non d’une procédure disciplinaire envers la magistrate. Selon la loi, elle peut aller du blâme, à la révocation.

Aucune information n’est donnée sur ces deux volets et aucune date n’est fixée pour une prise de décision finale.