Loïc Hervé: «L’effet d’aubaine est créé à cause de cette aide»
Dès jeudi, chaque litre d’essence en France sera subventionné à hauteur de 30 centimes d’euros, contre 18 auparavant. Une mesure qui incite les Genevois à venir faire leur plein de l’autre côté de la frontière. Et cela agace Loïc Hervé, sénateur de Haute-Savoie, qui avait débattu sur la question avec Mauro Poggia.
«L’État va mettre 7,3 milliards d’euros dans cette ristourne. Cela a créé un effet d’aubaine. Mais pour la première fois, c’est l’État qui va financer, qui plus est, au moment où l’on nous parle de sobriété énergétique», tacle Loïc Hervé. Le sénateur, opposé à la mesure. «Dès demain, quiconque ira faire son plein en France recevra 15 euros de la part du contribuable français.» Pourtant, même avec cette aide, l’essence est taxée à hauteur de 50%. «C’est une hérésie d’avoir une mesure générale alors qu’elle va aussi concerner des gens qui n’ont pas besoin de cette aide.»
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Pour lui, la question se pose donc autour des publics qui profiteront de cette aide. «Si l'on veut aider au pouvoir d’achat et aider ceux qui sont payés en euros dans la zone frontalière, par exemple, il ne faut pas de mesure générale.» Malgré cette mise au point, la question avait donné lieu à des échanges vifs entre le sénateur et Mauro Poggia. «Pour moi la Suisse est le pays de la courtoisie. Si dans un espace comme le Grand Genève, on ne peut pas se dire les choses, cela veut dire que l’on devrait taire tout débat.»
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