Genève

L'affaire des écoutes résonne dans la classe politique

09.11.2022 18h16 Julie Zaugg

Geneve

La classe politique réagit à l’affaire des écoutes, dévoilée ce lundi. Un élu du Grand Conseil saisi l’instance de surveillance des magistrats. Des réponses mais globalement plus de transparence sont attendues de la part du pouvoir judiciaire. 

L’affaire des écoutes résonne dans la sphère politique depuis lundi.  Le jour même, le député MCG Daniel Sormanni avait déjà exprimé son désarroi sur notre antenne. Hier, le Pouvoir Judiciaire envoyait un communiqué démentant l’aspect illégal de ces écoutes. L'élu se dit inquiet: « des preuves pourraient être détruites », estime-t-til. Le Conseil Supérieur de la Magistrature, organe de surveillance des magistrats, a désormais été saisi. Un Conseil dont le procureur général Olivier Jornot est membre. Reste à voir si une enquête indépendante sera effectivement diligentée comme le souhaite Daniel Sormanni. «Il faut remettre de l'ordre au pouvoir judiciaire!» ajoute-t-il.

Lire aussi: le commentaire de Jérémy Seydoux

Remettre de l’ordre pour cet élu… ou du moins plus de transparence pour cet autre: «car il y a un malaise, et du fait qu'il y a un malaise je crois qu'il faut donner des réponses et ces réponses nous les attendons du pouvoir judiciaire. Il doit clarifier la situation» constate François Baertschi. 

Des écoutes déjà sources d'inquiétudes

Les questions relatives aux écoutes ne datent pas d’hier. Il y a plusieurs mois, une question urgente écrite était déjà déposée par François Baertschi. La commission de gestion du pouvoir judiciaire, présidée ici aussi par Olivier Jornot, n’a apporté que peu de satisfaction à l’élu MCG. «C'était des réponses générales, toutes n'étaient pas inutiles mais je vois que le pouvoir judiciaire a botté en touche», détaille-t-il. 

Le Ministère Public dit notamment ne pas tenir de statistiques portant spécifiquement sur les citoyens genevois. D’après les chiffres de la confédération, en 2021, Genève était le canton ayant ordonné le plus de mesures de surveillance. Plus d'un tiers, 37% d’entre elles, portaient sur des infractions graves contre le patrimoine, comme c’est le cas pour l’affaire dite des Promoteurs.