Tentative d'entartage sur Céline Amaudruz: l'Université porte plainte
Suite à la tentative d'agression sur la conseillère nationale Céline Amaudruz, l'Université annonce déposer une plainte pénale contre inconnu-es pour violation de domicile. L'institution réaffirme son attachement à la liberté d'expression et assure mettre tout en œuvre pour la garantir.
Pour rappel, le 21 décembre dernier, des individus masqués tentent d'entarter la conseillère nationale UDC Céline Amaudruz, présente à Uni Mail dans le cadre d'une joute oratoire publique sur la neutralité suisse organisée par deux associations estudiantines de l'UNIGE. Il s'agit de la troisième conférence interrompue depuis le printemps à l'Université, par l'irruption de militants.
«C'est une décision très forte, réagit le recteur Yves Flückiger. Elle fait suite à des évènements qui ont eu lieu en mai 2022. Nous n'avions pas, à ce moment-là, porté plainte et avions défini avec la CUAE des lignes rouges à ne pas franchir, en l'occurrence le refus de toute violence physique. Ces lignes rouges ont été franchies.»
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Dans un communiqué écrit, le Rectorat précise avoir préféré jusqu'ici la voie du dialogue comme solution. L'Université espérait éviter de nouveaux déboires, en réaffirmant la liberté d'expression il y a quelques mois. Un espoir déchu avec cet épisode de tentative d'entartage, analyse l'institution: «La volonté de dialogue a été mal interprétée et a pu générer chez certain-es, dans ou hors les murs de l'Université, un sentiment qui n'a pas lieu d'être.»
La CUAE soutient «les contestations politiques»
De son côté, la Conférence Universitaire des Associations d'Etudiant.e.x.s (CUAE) ne revendique pas la tentative d'entartage, mais précise soutenir «l'existence de contestations politiques au sein de l'Université». Enfin, la CUAE déplore la reprise de ce sujet d'actualité à des fins de «récupération politique» de la part des partis de droite.
«Toutes les associations estudiantines sont des partenaires pour l'Université de Genève. On va les rencontrer et discuter avec eux, glisse de son côté le recteur. Au-delà du dialogue, il y a un certain nombre de choses qui ne peuvent pas être tolérables. C'est la fin de la récréation. On ne veut pas que nos professeurs s'auto-censurent par rapport aux évènements qu'ils aimeraient organiser au sein de l'Université. On en a besoin. L'Université est un lieu de démocratie et de débats, le débat, c'est étymologiquement le fait de pouvoir dialoguer et éviter la confrontation.»