Genève

Selon la commission Mancy, Marie-Claude Sawerschel a tordu la vérité

15.03.2023 19h18 Denis PALMA

MCS

La candidate Vert-libérale au Conseil d’État Marie-Claude Sawerschel ramenée à ses anciennes responsabilités dans le scandale du foyer de Mancy. Selon Cyril Aellen, président de la sous-commission "Mancy", l’ancienne secrétaire générale du DIP en 2018 a validé l’ouverture du foyer. Validation que cette dernière a nié, voire minoré devant les députés. Une attitude qui ne passe pas.

«Le foyer de Mancy n’aurait jamais dû ouvrir dans ces conditions», ont affirmé hier les trois membres de la sous-commission de contrôle de gestion du Grand Conseil. Or, selon leur rapport, Marie-Claude Sawerschel, à cette époque numéro deux du DIP, a validé cette ouverture. Ce qu’elle a nié lors de son audition devant les députés. «À l’ouverture du foyer de Mancy, on a clairement indiqué que la secrétaire générale du DIP a validé, alors qu’elle-même considérait qu’elle n’était pas associée au processus. Nous sommes allés vérifier et ce qu’elle nous dit n’est pas tout à fait conforme à ce que nous avons pu voir sur les échanges de mail et les validations notamment sur les aspects budgétaires», a expliqué Cyril Aellen hier devant les journalistes.       

«Cela nous questionne sur la crédibilité de la parole»

Pour Ana Roch, cette attitude ne passe pas: «Cela met en doute toute sa crédibilité et je ne sais pas jusqu’à quel point elle ne devrait pas se retirer de la campagne électorale et assumer les responsabilités», lâche sans concessions la députée MCG. 

Marie-Claude Sawerschel est intervenue dans les médias pour évoquer le scandale en janvier 2022. Le décalage entre le discours de la candidate Vert-libérale et les révélations de la sous-commission de contrôle de gestion, choque Marjorie de Chastonay. «Cela nous questionne sur la crédibilité de la parole de cette candidate et sur sa responsabilité dans l’ouverture du foyer de Mancy», estime la députée écologiste.

«L’accusation de mensonge est assez douloureuse»

Invitée du journal de Léman Bleu, la candidate au Conseil d’État dit assumer «la part de responsabilité» qui est la sienne, «pas volontiers, assez douloureusement» et présente ses excuses aux enfants et aux familles victimes de la situation. Néanmoins, elle souhaite préciser plusieurs points: «Il y avait une certaine urgence à ouvrir un foyer pour enfants autistes, il y avait aussi la nécessité de trouver une enveloppe pour l’ouvrir. Le budget nécessaire a pu être dégagé. Fin février 2018, j’ai pu dire qu’il y avait une disponibilité financière pour ouvrir ce foyer, engager du personnel dont un directeur qui a fait les cahiers des charges.»

Marie-Claude Sawerschel indique qu’elle n’a pas pu accompagner le processus, du fait de son départ du Secrétariat général du DIP, 18 mars 2018. «C’est mon plus gros regret, je pense qu’il y avait moyen de faire un beau projet», glisse-t-elle, avant de pointer l’impact de son départ et de celui du directeur général de l’OMP sur la chaîne de commandement. (…) J’avoue avoir été surprise de l’ouverture du foyer en juillet de cette année-là.»

La présidente des Vert’Libéraux genevois a dit à la sous-commission n’avoir été que peu associée aux discussions, alors que des messages électroniques attestent son implication. Un mensonge, donc? «Je dois m’inscrire en faux, répond-elle. C’est assez pénible d’apprendre ça. J’ai eu l’occasion de dire à la sous-commission qu’être interrogé, cinq ans après les faits, sans avoir accès au dossier, ce n’était pas évident. L’accusation de mensonge est assez douloureuse.»

Ce mensonge présumé à la commission pose maintenant une autre question: celle de sa candidature au Conseil d’État. «Je ne vais pas prendre sur moi quelque chose qui me paraît inadéquat, tacle-t-elle. Il n’y avait pas de mensonge», glisse-t-elle.