Genève

Carole-Anne Kast: «On doit pouvoir justifier ce qu’il se passe dans ces lieux»

08.05.2024 20h33 Rédaction

La conseillère d’État en charge de la police salue l’installation de caméras dans les violons. Pour les cellules du Vieil Hôtel de Police, elle préconise la vidéosurveillance avec du personnel qui regarde les images.

Les récents décès de deux jeunes de 20 ans dans les cellules du Vieil Hôtel de Police de la Jonction ont relancé le débat sur la vidéosurveillance. À Genève, seuls trois postes de police disposent de caméras dans les violons. Les 20 autres postes de gendarmerie pourraient en être pourvus d’ici 2027. Ces informations ont été communiquées la semaine passée par le Conseil d’État, en réponse aux questions écrites du député PLR Murat-Julian Alder. Le coût de l’opération dépasse les cinq millions de francs, selon les estimations de l’État.

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La conseillère d’État ajoute que tous les lieux de transit où une personne auditionnée ou détenus provisoirement seraient équipés. Les seuls endroits non-vidéosurveillés seraient ceux qui sont accessibles uniquement aux collaborateurs. «Cela doit faire face aux suspicions de maltraitance policière qui ont pu être affirmées de part et d’autre, indique Carole-Anne Kast. On est dans l’usage de la force légale, on doit pouvoir justifier ce qu’il se passe dans ces lieux. On le doit aux avocats, aux prévenus et aux policiers eux-mêmes, qui sont souvent accusés à tort. La vidéo permet de pacifier tout cela.»

Viel Hôtel de Police: «Un moment de grand vulnérabilité»

La question de l’installation de caméras de vidéosurveillance dans les cellules du Vieil Hôtel de Police de la Jonction se pose. Ce bâtiment n’est pas un poste de police comme un autre, mais considéré comme un lieu de détention. Des personnes peuvent y être détenues jusqu’à 48h, contrairement aux violons. «Là où le débat est relancé, c’est que c’est un moment de grande vulnérabilité pour les personnes qui sont là. Ces deux décès nous ont montré qu’il fallait qu’on change notre manière de voir l’intimité ici (…). Peut-être qu’il faut que considérer que pendant ces premières 48 heures, la protection des personnes nécessite une vidéo surveillance»

La conseillère d’État demande donc une vidéosurveillance avec un suivi humain en direct. Ce dispositif permettra, selon elle, une intervention rapide en cas de nécessité. «Ce n’est pas pour  simplement enregistrer et voir ce qu’il s’est passé en cas de plainte ultérieure, c’est pour protéger la vie des gens qui sont détenus dans ces lieux. Et il faut le faire avec du personnel qui regarde les images.»