Cédric Goumaz, à l'assaut du désert marocain... en tracteur!
Plus que deux semaines avant le début du Morocco Desert Challenge. Un Genevois sera au départ de cette course à travers le désert marocain, il s’agit de Cédric Goumaz. L’agriculteur avait déjà fait parler de lui en participant au Dakar 2024, l’amour de la compétition le pousse aujourd’hui à reprendre le volant, mais pas n’importe lequel: celui d’un tracteur. Une première mondiale doublé d’un véritable défi mécanique.
Agriculteur à Choulex, avec déjà une course du Dakar à son actif, Cédric Goumaz rempile pour un nouveau défi: le Morocco Desert Challenge. Une course de 3’000km en 8 étapes à travers le désert. Il la réalisera dans la catégorie camion.. à un détail près. Il pilotera un tracteur complètement transformé.
C’est dans la campagne vaudoise, bien loin du désert marocain, que Cédric Goumaz et son équipe préparent leur bolide. Une première mondiale et un challenge un peu fou que son concessionnaire Gilles Küffer et ses partenaires ont accepté de relever. Alors que le tracteur de base roule à 40kmh maximum, celui-ci pourra en atteindre 85. Mais qui dit projet atypique dit beaucoup de sur-mesure. Verin, portes, réservoir, rien n’a été laissé au hasard… ou plutôt au standard.
«Cet habitacle a été totalement modifié pour recevoir deux sièges alors que normalement il n'y en a qu'un, décaler le volant à droite alors qu'il est initialement au milieu, élargir la cabine, installer les systèmes de navigation... je m'imprègne gentiment de cet habitacle, que nous avons construit nous-même», détaille le pilote.
Mécanique pointue et pièces sur-mesures
Pour concourir, un arceau de protection qui englobera le tracteur a été créé. Pas une mince affaire en matière de mécanique. «Il n'y a pas de plan de tracteur, tout est fait ici, sur placepuis testé sur le tracteur», explique le responsable mécanique Xavier Baumberger. Mais il est lui aussi très emballé par le projet, «un projet qu'on a qu'une fois dans sa vie!» estime-t-il.
Autre élément XXL et pas des moindres: ces roues de 2 mètres de diamètres et près de 800 kilos, qui ont mine de rien leur avantage. «On a dix fois la portance d'un camion, donc c'est certainement ça qui fera la différence dans le passage de dune. À côté de cela, il y a les inconvénients: le poids, la puissance. Cetrains camions ont 1'000 chevaux, nous 450. Donc la compensation est là dessus!» expose Cédric Goumaz. Des roues qui devront être changées à l’aide d’une grue, installée sur le grand arceau blanc.
De la terre au sable
Un peu plus loin, un tracteur similaire est utilisé, décortiqué pour fabriquer l’engin de course et le fournir en pièces détachées. Des pièces qui feront le voyage et suivront de loin Cédric et son copilote dans le container rattaché au camion technique. Coût du projet, 200'000 francs financés au trois quart par des sponsors, que Cédric Goumaz cherche toujours à attirer pour le soutenir.
«De pouvoir jumeler mon métier de base avec un véhicule agricole et ma passion était un pari assez fou. Je pense que la pression va commencer à monter lundi, quand le tracteur fera ses premier tours de roues... Là il faudra ensuite que je sois concentré et me reposer avant le défi!» nous confie le pilote-agriculteur. Top départ le 3 avril à Agadir pour 8 jours de course dans le sable.