Genève

Christian Brunier: «Je n'étais pas au courant»

14.02.2024 19h47 Rédaction

Christian Brunier

Au sujet de la surfacturation des pertes d'électricité, le directeur général des Services Industriels Genevois (SIG) répond. Il indique n'avoir pas vécu les fait rapportés «de la même façon» que la Cour des comptes et ne voit aucun scandale.

La Cour des comptes a révélé ce mardi que les SIG ont surfacturé 22 millions de francs aux clients entre 2008 et 2021. Au-delà des griefs, la Cour a évoqué un audit qui s'est déroulé «dans un milieu très tendu» allant jusqu'au refus d'accès à certains documents financiers. Sur ces accusations, le directeur général des SIG Christian Brunier se défend: «Il y a eu quelques tensions, je l'avoue, je pense qu’il y a eu quelques collaborateurs des SIG qui étaient dans la méfiance». Il ajoute que la relation avec la Cour des comptes a toujours été très respectueuse, professionnelle et transparente.

Christian Brunier rappelle que l'audit de la Cour des comptes s'est inscrit dans un moment où «le marché de l’énergie était fou» et pendant lequel les SIG œuvraient pour «optimiser le portefeuille des Genevois». «C’était un secteur sous stress. Voilà, ce n’est franchement rien de scandaleux, les documents ont tous été donnés et on a joué en transparence», résume le numéro un de la régie publique.

Une erreur, mais aucune tricherie

«Sur les pertes réseaux, on n’a pas été optimal, je le reconnais et je dis "oui" à la recommandation de la Cour des comptes», reconnaît Christian Brunier. Il relativise les 22 millions de francs mentionnés en rappelant que, sur la même durée, les SIG s'occupent d'un porte-feuille énergétique de six milliards de francs.

«Je n'étais pas au courant», affirme le patron des SIG qui informe que la direction n'a pas été impliquée dans ce rapport. Un membre de la direction générale des SIG siège pourtant au comité OTariE, qui était au courant dès 2018 de la problématique de surfacturation des pertes. «Il n’y a pas tout qui remonte au Conseil d’administration», déplore Christian Brunier qui explique avoir déjà pris la décision d'intégrer quatre membres de la direction générale dans ce comité «pour essayer qu’il soit plus représentatif».

Le patron des SIG souligne que, malgré l'erreur, personne n'a voulu tricher: «Nos équipes sont pointées du doigt, on dirait presque que ce sont des escrocs alors qu’il n’y en a pas un qui s’est enrichi», dit-il. Alors que plusieurs voix s'élèvent pour demander des explications sur le reste de la tarification des SIG, Christian Brunier se montre favorable à un audit total et déclare: «Volontiers. Ce sont des leviers de progrès. Les relations de SIG avec la Cour des comptes ont toujours été un modèle». 

Le directeur général des SIG est-il toujours l’homme de la situation? «Je pense que le bilan des SIG est très bon et j’en suis fier […] J’aimerais que l’on me juge sur les dix dernières années et pas sur un épiphénomène», indique le principal intéressé qui rappelle que la régie publique a sensiblement développé ses activités tout en gardant un effectif constant de 1'700 collaborateurs.