Éditorial – Les Genevois sont en droit de dire: «Non, nous ne paierons pas.»
Jérémy Seydoux, rédacteur en chef, revient sur la crise majeure qui menace Genève en raison du nouvel impôt auto qui serait illégal.
Restons très prudents, mais ce soir, une convergence d’éléments réunis par Léman Bleu semble indiquer que les factures n’auraient pas été établies dans le respect de la loi.
Si cela est confirmé, si la méthode de calcul est erronée, ou illégale, ce qu’affirment ce soir experts et avocats à notre micro, cela ne serait plus une cacade, mais une catastrophe institutionnelle, une honte, aux conséquences dramatiques pour la crédibilité de notre administration, pourtant déjà bien dotée.
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À qui la faute? Les députés ayant rédigé la loi? La population qui a voté oui? C’est ce qu’affirmait Pierre Maudet hier soir avec beaucoup d’assurance sur notre plateau. Mais cela reste à vérifier, et il n’est pas impossible, que Pierre Maudet ait dit n’importe quoi.
«Nous ne paierons pas.»
Car du côté du Grand Conseil, les députés ayant participé aux travaux sont formels: les chiffres et les simulations fournies à l’époque par les services de Serge Dal Busco ne collent absolument pas à la réalité qui frappe aujourd’hui un tiers des Genevois.
Ce sont pourtant ces chiffres, ces tableaux, qui ont aiguillé les députés dans leur travail et dans leur prise de décision. Ce sont également ces chiffres qui ont été utilisés pendant la campagne de votations sur la base desquels les Genevois ont tranché. S’il y a eu tromperie, ce qui semble être le cas, qu’elle soit volontaire ou involontaire, toute la lumière doit être faite et le ministre de tutelle ne pourra s’y dérober.
Mais ce soir, il n’est pas acceptable d’entendre de la part de Pierre Maudet et du Conseil d’État que les Genevois n’ont qu’à passer à la caisse de façon échelonnée, en attendant vainement que le Grand Conseil ne daigne rédiger des correctifs.
Ce soir, les Genevois qui ont été trompés sont en droit de dire non. Non, nous ne paierons pas.