Faut-il un lieu dédié pour la consommation de crack?
La question du crack à Genève est de nouveau d’actualité. Pierre Maudet a annoncé ne pas vouloir créer de lieu de consommation dédié à cette drogue. Or Quai 9 faisait savoir il y a trois semaines qu’il ne voulait plus accueillir les consommateurs de crack, suite aux incidents survenus sur place. Les députés Dilara Bayrak (Les Vert-e-s) et Daniel Sormanni (MCG) ne sont pas d’accord sur la question d’un nouveau lieu ad hoc pour ces consommateurs.
Le conseiller d’Etat en charge de la santé, Pierre Maudet, l’a annoncé à nos confrères de la Tribune de Genève. L’Etat ne souhaite pas de lieu dédié pour la consommation de crack.
Une sortie qui passe mal auprès de la députée verte Dilara Bayrak: «C’est irresponsable. On ne peut pas avoir conscience d’un problème et l’ignorer, ne pas le réguler. Monsieur Poggia a été critiqué sur plusieurs aspects et j’en ai fait partie, mais au moins il avait cette conscience sur la prise en charge des addictions. Le Grand Conseil a voté en mai dernier une motion pour redynamiser les quatre piliers: il y a de la prévention, le suivi, la réduction des risques, et enfin l’aspect punitif. On doit lutter contre les drogues et pas contre les personnes.» La députée aimerait une politique davantage tournée sur le social pour empêcher les plus fragiles de tomber dans l’addiction.
Trier les consommateurs?
Le député MCG Daniel Sormanni n’est pas de cet avis. S’il estime que la prévention doit jouer un rôle, la répression aussi: «Il faut des contrôles de police. Les habitants n’ont pas été écoutés dans ce dossier. Les travaux du préau des Pâquis n’ont toujours pas été faits.» Il est aussi contre un lieu ad hoc dédié au crack: « C’est à Première Ligne de les accueillir. Est-ce qu’il faut faire une sélection ? Il y a des gens qui viennent de l’extérieur du canton. Je ne sais pas comment on pourrait s’y prendre. Mais pour moi cela doit se faire au Quai 9. On ne pourra pas prendre en charge toute la misère du monde.»
Rappelons que Quai 9 n’accepte plus les consommateurs de crack depuis trois semaines, suite aux incidents et violences observées dans les lieux. En une année, la consommation de cette drogue a doublé. Les effets sur le corps et les consommateurs sont dévastateurs.