Figure du journalisme suisse, disparition de Claude Torracinta
Le journalisme suisse perd ce mercredi 29 mai une de ses figures emblématiques: Claude Torracinta s’en est allé. Il a marqué le paysage médiatique romand en créant l’émission Temps Présent. Né au Havre, c’est à Genève qu’il a construit sa vie.
«Pablo Neruda a dit un jour "j’avoue que j’ai bien vécu". C’est effectivement ce que je peux dire, j’ai eu de la chance». Ces mots, ce sont ceux de Claude Torracinta, en janvier 2017 sur le plateau de Léman Bleu. Le journaliste affirmait alors avoir eu une belle vie.
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Une vie d’adolescent d’abord, après une enfance en France. Claude est arrivé à 14 ans à Genève, pour y fixer définitivement ses racines. «Je suis profondément Genevois. J’ai besoin de voir le Salève et le Jura… Cet épisode français est très lointain… Pour moi, mon pays c’est Genève, c’est la Suisse», confiait-il.
Une vie de journaliste
C'est par l'écrit que débuta la carrière de Claude Torracinta en tant que journaliste. D'abord à la Tribune de Genève, où il officie comme correspondant à Paris. Là-bas, il couvre notamment Mai 68. L'année suivante, il rejoint la TSR et participe entre autres à la création du magazine Temps Présent. À l’époque, l'émission s’empare de sujets considérés comme tabous, comme l'homosexualité ou la critique de l'armée.
Claude Torracinta devient ensuite directeur de l’information à la TSR, puis membre du comité des programmes d’Arte. Il a également présidé le Conseil d’administration de l’Hopice général pendant 20 ans. Le Genevois s’est éteint ce mercredi 29 mai, à l’âge de 89 ans.