Genève Aéroport: Un accord entre les syndicats et la direction met fin à la grève
La grève du personnel qui a paralysé vendredi matin Genève Aéroport est terminée. Un accord conclu entre les syndicats et la direction suite à l'intervention de la conseillère d'Etat Nathalie Fontanet reporte d'une année l'entrée en vigueur de la réforme salariale controversée.
L'accord donne jusqu'au début 2025 aux parties pour s'entendre sur les paramètres et les modalités de mise en oeuvre de la réforme. Un comité ad hoc paritaire sera constitué pour mener ces travaux qui seront accompagnés par un médiateur.
NOTRE REPORTAGE - Le récit de cette matinée agitée.
Le Département des finances a dû intervenir pour faciliter la négociation entre les parties. «Le dialogue n’est plus rompu: je crois que tout le monde était aligné sur le fait qu’il fallait trouver un accord et qu’il fallait que la population genevoise prenne ses vacances», se félicite Nathalie Fontanet. La conseillère d’État salue également l'arrivée d’un médiateur.
«Des fois, quand il y a des revendications, les gens n’arrivent plus à s’entendre. Je pense que mon intervention a permis de comprendre ce que voulait chacune des parties», ajoute-t-elle. Pour elle, cet accord «illustre le partenariat social dans le canton et est positif pour l’aéroport, pour le SSP et pour la population.»
«Nous sommes soulagés de clore un chapitre de tension syndicale», réagissait à notre micro Jamshid Pouranpir, responsable trafic aérien au SSP. Il salue l’intervention de Nathalie Fontanet et l’arrivée d’un médiateur. «Si la direction de l’aéroport nous avait proposé ça il y a 24 heures, il n’y aurait pas eu de grève.»
Annulations et retards
La grève avait débuté à 04h00 paralysant complètement la plateforme jusqu'en milieu de matinée. Le trafic aérien a ensuite pu reprendre progressivement malgré la reconduction du mouvement qui a été votée par les grévistes avant d'être interrompue dans l'après-midi, le temps de pouvoir trouver un accord.
Dès le matin, une longue file d'attente serpentait devant le terminal des départs à quelques mètres seulement du piquet de grève. Comme annoncé, la piste avait été fermée entre 06h00 et 10h00. Faute de personnel sur le tarmac pour guider les avions, Genève Aéroport avait en effet suspendu ses opérations pour des raisons de sécurité.
Les vols ont repris progressivement, mais il a fallu compter avec plus de 150 vols annulés et d'importants retards. Les passagers étaient invités à contacter directement les compagnies aériennes pour connaître le statut de leur vol.
Le directeur hué
La réforme salariale qui a été approuvée jeudi par le Conseil d'administration est au coeur de ce conflit. Vendredi matin, une nouvelle tentative de négociations entre les grévistes et la direction avait échoué. Le directeur général André Schneider était venu en personne présenter une proposition au personnel, qui l'a refusée, en le huant copieusement.
Selon le SSP, qui rappelle les «juteux bénéfices» réalisés par Genève Aéroport, il s'agissait de «quelques mesures d'accompagnement pour mieux faire passer la pilule». Pour le syndicat, le nouveau modèle salarial qui est basé sur la performance va péjorer les conditions salariales de nombreux employés.
«Nous nous heurtons à une position dogmatique», a relevé André Schneider. Ce changement de cadre salarial est absolument nécessaire pour assurer la pérennité de Genève Aéroport et il n'engendre aucune baisse de salaire, a-t-il martelé. Les positions paraissaient irréconciliables avant l'intervention de la conseillère d'Etat Nathalie Fontanet.
Quant au coût de cette grève, il est impossible à évaluer à l'heure actuelle. Seule certitude pour la direction de Genève Aéroport: il est bien moins élevé que les économies que générera à long terme le nouveau modèle salarial.