Hausse des primes: Pierre Maudet appelle à changer un «système malade»
A Genève, la hausse des primes maladie atteint 6,5%, soit près de 30 francs en moyenne par mois pour les assurés. L’écart avec les estimations initiales, à moins de 4%, a eu un véritable effet coup de massue au bout du lac. Le conseiller d'Etat en charge de la santé souhaite «bouger le système» en se fixant trois priorités.
L'annonce de la hausse des primes maladie a eu l'effet d'un choc. Les réactions vives. «C'est exhorbitant, le système dévisse. Le sytème est malade», souligne Pierre Maudet. En comparaison romande, le canton ne semble pas à plaindre et son taux est certes inférieur au +10,5% du Tessin, mais le canton du bout du lac conserve le titre de la prime moyenne la plus chère du pays avec une moyenne de 472,40CHF par mois.
«C'est très compliqué de comprendre. Il y a une opacité perpétuelle dans ces questions de santé qui est extrêmement désagréable. A la fin, en 2025, pour les gens, c'est en moyenne sur trois ans, 100CHF de plus par mois pour conserver un accès à la santé. Et cela n'est pas tolérable» continue Pierre Maudet.
Quelles solutions ?
Le système de la LAMal est en vigueur depuis 1994 en Suisse. Et s'il est chaque année critiqué, rien ne bouge pour l'instant. «Chaque année, on entend les mêmes gesticulations. On peut constater que cela dure depuis une trentaine d'année. On peut continuer à se renvoyer la patate chaude. Il y a un intérêt chez certains à ne surtout pas bouger le système» explique Pierre Maudet.
La transparence est désormais réclamée. Le conseiller d'Etat prône ainsi plusieurs solutions. D'abord en proposant une caisse publique. Des conclusions doivent être données d'ici la fin de l'année.
Le ministre de la santé s'est également exprimé sur le souhait de mettre en place le dossier électronique du patient (DEP). Ce dernier s'inscrit comme un outil capable de baisser les coûts du système de santé. L'outil numérique s’est imposé chez certains pays voisins mais peine à faire sa place en Suisse. Une solution à moyen terme que prône Pierre Maudet.
Le conseiller d'Etat plaide également à court terme pour la «clause du besoin». En d'autres termes, cela signifie que le nombre maximal de médecins admis à facturer à charge de la LAMal doit correspondre au nombre actuel de médecins en exercice. Une «maîtrise de l'ouverture des robinets» explique Pierre Maudet.
«Ce que je demande, c'est de faire en sorte qu'on puisse tester ces nouveaux modèles»
Selon l’OCDE, 19% de la population suisse renonce aujourd’hui à se soigner pour raison financière. La conseillère fédérale Baume-Schneider annonçait d’ores et déjà une hausse pour 2026.