Pas d'accalmie pour la hausse des primes maladie
Le Conseil Fédéral a annoncé 6% de hausse en moyenne en Suisse. A Genève, la hausse atteint 6,5%, soit près de 30 francs en moyenne par mois pour les assurés. L’écart avec les estimations initiales, à moins de 4%, a eu un véritable effet coup de massue au bout du lac. Détail et réactions.
L’annonce était redoutée, l’effet ressenti cet après-midi est encore pire qu’imaginé. En 2025, le canton de Genève connaîtra une hausse moyenne de 6,5%. En comparaison romande, le canton ne semble pas à plaindre et son taux est certes inférieur au +10,5% du Tessin, mais le canton du bout du lac conserve le titre de la prime moyenne la plus chère du pays avec une moyenne de 472,40CHF par mois (d'après les chiffres incluant un effet attendu sur l'effectif 2025).
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On a l'impression chaque année de revivre la même mauvaise pièce de théâtre, avec les même acteurs. Il faut que les choses changent, réfléchir pourquoi pas à une caisse cantonale ou une caisse de compensation cantonale, comme on l'a toujours proposé à l'ASSUAS, pour avoir enfin un peu de transparence dans le calcul de ces primes» expose Romain Jordan, président de l'Association Suisse des Assurés, section romande.
La hausse de trop
La transparence, c’est ce qui est désormais réclamé. Voilà 30 ans que la hausse se poursuit, excepté pour la période 2020-2022 lors du Covid, rare accalmie ces dernières années. Cet après-midi, lorsque les annonces officielles sont tombées, les spécialistes du domaine n’en croyaient pas leur yeux: «Il faut appeler un chat un chat: c'est du racket! (...) C'est la voie royale à la caisse publique. Il nous faut plus de transparence, or il n'y en a aucune, on ne sait pas pourquoi la hausse est ainsi» fustige le Dr Michel Matter, ancien conseiller national et président de l'Association des médecins du canton de Genève (AMGe).
La directrice de SantéSuisse, la plus grosse faitière d’assureurs, annonçait moins de 4% pour Genève ces dernières semaines. Un écart improbable pour certains mais qui n’étonne pas le Conseiller aux Etats Mauro Poggia. «Tant qu'il n'y a pas de réforme fondamentale, nous serons dans une problématique qui se renouvellera toutes les années» explique-t-il.
Vers une réforme du système ?
Des réformes qui pourraient commencer par les urnes dès cet automne, le 24 novembre sur le financement uniforme: «Est-ce que cette hausse n'est pas un incitatif pour que la population fasse quelque chose, et vote de façon à faire payer plus les cantons, sous-entendu les contribuables, pour soulager les assurés?» questionne ouvertement Mauro Poggia.
Selon l’OCDE, 19% de la population suisse renonce aujourd’hui à se soigner pour raison financière. La conseillère fédérale Baume-Schneider annonçait d’ores et déjà une hausse pour 2026.