Genève

La droite veut la démission de Frédérique Perler

04.04.2024 18h00 Martin Esposito, Julie Zaugg

Cette affaire agite la classe politique en pleines vacances de Pâques. Le Centre et la droite se posent la question du maintien de Frédérique Perler à la tête de son département. À gauche, Les Verts et le PS temporisent et attendent les résultats de l’enquête du contrôle financier interne. 

Les engagements dans le Département de Frédérique Perler suscitent la polémique. L’affaire agite la classe politique. À commencer par le PLR qui a publié communiqué ce midi. Si les faits étaient confirmés, le parti pourrait demander des mesures fortes. 

«C’est un véritable scandale, la lumière doit être faite sur cette affaire, réagit Kévin Schmid, président du PLR en Ville de Genève. Il va de soi que les conséquences doivent être tirées. Y compris, la mise sous tutelle d’un département dont on constate que sa gestion fait l’objet de nombreuses défaillances.»

«Nous avons beaucoup de compétences locales qui sont inutilisées»

L’affaire du dégrapage de bitume a laissé des traces. Du côté de l’UDC, la situation inquiète. «On se demande qui décide aujourd’hui à l’État au niveau de la commune de Genève, tacle le député Michael Andersen. Est-ce que Madame Perler doit aujourd’hui rester en place? C’est une question qui doit se poser aujourd’hui, qui est légitime.» 

Il questionne également: «Est-ce que le préavis (négatif des ressources humaines, NDLR) doit devenir un avis contraignant ?» Un point qui laisse également un goût amer au MCG: «Nous avons beaucoup de compétences locales qui sont inutilisées, glisse le président du parti François Baertschi. Je trouve inacceptable de rejeter toutes ces personnes et de se vautrer dans du copinage»

«Faire le ménage»

Pour Le Centre l’étonnement laisse place à la colère et la confiance avec le département est mise à mal : «Soit Madame Perler regagne cette confiance, soit il faudra faire le ménage», scande Luc Zimmermann, chef de groupe.

Outre la question du recrutement, c’est l’avertissement lancé par la magistrate à ses collaborateurs, rappelant l’importance de protéger l’image des services de la Ville, qui choque. «Une menace déguisée», dit-on au Centre. «Si elle est incapable, la meilleure chose que Madame Perler doit faire, c’est démissionner», ajoute-t-on au MCG.

«Si ces affirmations s’avèrent correctes et réelles, c’est un problème»

Les voix de la droite élargie s’accordent. Au PS, la confiance n’est pas pour autant ébranlée. «C’est une certaine surprise. Évidemment, ça reste aujourd’hui au stade de scénario, donc il faut rester prudent, déclare le conseiller municipal Olivier Gurtner -également candidat à la candidature pour les prochaines élections. Si ces affirmations s’avèrent correctes et réelles, c’est un problème. Mais un travail de transparence doit être mené, j’ai entièrement confiance dans l’exécutif.»

Pour Les Verts, cette affaire concerne pour l’instant la Ville de Genève uniquement. Mais l’on craint une forme de récupération politique. «On sent les perspectives des élections municipales , les partis qui essayent de se profiler dans ce genre d’histoire. Je trouve que l’on s’éloigne des intérêts de la collectivité», commente la présidente de la section genevoise, Maryam Yunus Eberner. Le parti souhaite rester éloigné de la polémique, en attendant que lumière soit faite.

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