Les avocats d'Erwin Sperisen évoquent une «dérive judiciaire»
La Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) a estimé ce mardi que le droit à un tribunal impartial a été violé dans le procès d'Erwin Sperisen. Ses avocats dénoncent «une faillite des institutions judiciaires suisses».
Erwin Sperisen n’a pas bénéficié d’un jugement équitable et n’a pas été jugé par un tribunal impartial, ce sont les conclusions prononcées ce mardi par la CEDH. Un constat auquel Me Giorgio Campa, avocat d'Erwin Sperisen, réagit: «C’est un constat gravissime parce que cela veut dire qu’en Suisse, on peut être détenu durant plus de 10 ans et voir ses droits fondamentaux bafoués».
Pour Me Florian Baier, également avocat de l'ancien chef de la Police nationale du Guatemala, «Depuis le début de cette affaire il y a un acharnement contre M. Sperisen». Tous deux estiment que leur client doit être immédiatement remis en liberté.
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La CEDH se garde de s’exprimer sur le fond du dossier, et s'est uniquement avancée sur la forme de celui-ci. Les juges de Strasbourg ont statué qu'Erwin Sperisent n'a pas eu le droit à un procès équitable et que la juge a manqué à son devoir d'impartialité.
«C’est la faillite des institutions judiciaires de notre pays»
Les avocats soulignent la gravité qui résonne après cette décision de la CEDH: «Si n’importe quel accusé est jugé par un tribunal partial qui manifeste un préjugé comme cela a été le cas, alors évidemment il ne peut pas y avoir de jugement équitable et il ne peut pas y avoir de condamnation», déduit Me Giorgio Campa.
Les deux avocats estiment que l’on assiste à une dérive judiciaire «particulièrement grave, dans la mesure où elle a été entièrement validée par le Tribunal fédéral» et ajoutent que le procès d'Erwin Sperisen n'est autre que «la faillite des institutions judiciaires de notre pays dans leur ensemble».