Mauvaises surprises et contestations politiques: l’impôt sur les véhicules va-t-il se crasher?
Alors que certains voient leur impôt atteindre des sommes irréalistes, d’autres dénoncent des inégalités entre les voitures électriques et hybrides. Les partis favorables au texte appellent à revoir les leviers, voire à échelonner. D’autres comme l’UDC et LJS montent au front.
Driss est l’heureux propriétaire d’un Range Rover Sport de 250 chevaux, dont il se sert peu. En ouvrant sa boîte aux lettres, il découvre la douloureuse. Son impôt sur les véhicules s’élève à 9'558 francs, contre environ 1'400 l’an passé. «Je me trouve avec une facture quasiment 7 fois supérieure à d’habitude, raconte ce chauffeur de taxi. Je ne sais pas quoi faire. Pour moi, ce montant c’est une erreur, ils doivent le rectifier rapidement, car on ne peut pas payer.» Le conducteur va faire les comptes , mais envisage de poser les plaques.
Des voitures électriques plus taxées que des hybrides… pourtant similaires
Un autre conducteur, qui a souhaité rester anonyme, nous a fait part de sa situation. Propriétaire d’un SUV électrique, il est soumis à la taxe au poids. Lourde de plus de 2 tonnes 5, il doit payer 1'520 francs. Un proche à lui possède un 4x4 similaire, mais hybride. Ces voitures ne sont pas taxées au poids, mais aux émissions de CO2, plus faibles en théorie qu’en pratique. Ce second propriétaire paiera cette année seulement 128 francs et 75 centimes d’impôts.
Dans l’examen du contre-projet par la commission fiscale du Grand Conseil , ce choix est justifié. «Les véhicules hybrides sont logiquement rangés dans la catégorie thermique puisqu’ils émettent du CO2. (…) S’ils avaient été imposés sur le poids également, ils auraient été très discriminés alors que le leur bilan environnemental et technologique est intéressant.»
LJS veut un plafond, l’UDC souhaite revenir à son initiative
Sur le plan politique, le sujet fait parler. Le PLR propose un paiement échelonné de l’impôt. De son côté, LJS a déposé une motion pour instaurer un plafond fiscal, «alors qu’il y a déjà un minimum d’impôt à payer, scande Stefan Balaban, député. Avec l’application de cette loi en l’état, on saigne à blanc un tiers des automobilistes, c’est quelque chose qui est injuste et auquel nous sommes sensibles.»
L’UDC a demandé en urgence au parlement d’examiner son initiative pour la réduction de l’impôt, pourtant refusée dans les urnes le 3 mars dernier. Le parti pointe des fausses informations. «C’est scandaleux, les gens ont été trompés et n’auraient peut-être pas voté comme ça en connaissance de cause, qui n’avaient pas tous les éléments pour prendre cette position, tacle Michael Andersen. Ce contre-projet n’est pas écoresponsable, il allait dans la mauvaise direction. Le peuple l’a accepté, mais avec des arguments qui selon moi ne tenaient pas la route.» Ces sujets déposés en urgence seront examinés dans les prochains jours au Grand Conseil. Les débats s’annoncent déjà électriques.