Genève

Me Romain Jordan: «On n’est pas dans la zone grise»

10.08.2023 17h53 Rafael Pacheco

Romain Jordan

Me Romain Jordan se positionne sur les dernières révélations au sujet de l'ingérence du compagnon de Fabienne Fischer dans le département. Pour l'avocat, l'affaire pose plusieurs problèmes sous l'angle du droit.

«Tout cela s'est fait en dehors du cadre légal», constate Me Romain Jordan, spécialiste du droit administratif et avocat du député MCG Daniel Sormanni qui a initié la procédure qui a permis de dévoiler des centaines de courriels et d'agendas de fonctionnaires.

En se référant aux nombreuses règles auxquelles les fonctionnaires doivent se plier, conformément à l'intérêt public, l'avocat évoque un non-respect de l'impartialité des processus. Pour lui, l'implication de Jean Rossiaud dans cette affaire est «un curieux mélange des genres».

Selon Me Romain Jordan, il reste à déterminer quel a été l'impact de l'ancien député et s'il a influencé des décisions. Au cœur du cas Rossiaud, «le problème principal, au regard du droit qui saute aux yeux, c'est celui du secret de fonction», indique l'avocat. «Est-ce que le Conseil d'Etat a validé cette situation?», s'interroge l'homme de loi.

Concernant les échanges directs entre le compagnon de Fabienne Fischer et des fonctionnaires, l'avocat estime que la ligne rouge a bel et bien été franchie et que «l'on n'est pas dans la zone grise qu'on essaye un peu d'entretenir».

«On ne peut pas faire une campagne électorale avec l'argent du contribuable»

Cette fameuse «zone grise» entre communicants de campagne et personnel de l'Etat est en effet évoquée depuis plusieurs jours par des observateurs de la vie politique.

Me Romain Jordan ne partage pas cette analyse: «C'est une réponse très genevoise quand le politique est confronté à la réalité du droit, mais c'est cette réalité-là. Le droit pose des règles particulières et on ne peut pas faire une campagne électorale avec l'argent du contribuable».