Genève

Me Saskia Ditisheim: «Pour une broutille, on sort un couteau et on tue»

06.06.2023 19h18 Rédaction

Il y a une semaine, un jeune homme s’est fait mortellement poignarder à Thônex. Cette terrible affaire est le témoin d’une violence débridée en augmentation chez les plus jeunes.

Ces dernières années, les cas de violence extrême se multiplient chez les jeunes: «Il y a une banalisation de la violence et un passage à l’acte très facile», pointe l’avocate spécialiste du droit des mineurs et ancienne suppléante au tribunal des mineurs Me Saskia Ditisheim. Elle s’inquiète notamment du port d’armes par les jeunes et ses conséquences: «Si l’auteur de l’homicide n’avait pas un couteau, le jeune ne serait pas décédé. Pour une broutille, on sort un couteau et on tue.» Pour elle, l’époque a changé et accuse une «perte de valeurs» d’être responsable de l’augmentation de cette violence.

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En plus du port d’armes, l’avocate relève que les adolescents n’ont rien à faire dehors, en bande, en pleine nuit. «C’est à cette heure-là qu’il y a des conflits. Avec un regard mal placé, une histoire d’honneur ou de filles, c’est parti», indique-t-elle. Il y a également un mimétisme avec la violence que l’on retrouve dans les banlieues françaises et sur les réseaux sociaux. Quelle serait la solution? «La première chose à faire, c’est peut-être d’éduquer les jeunes à cette non-violence. (…) Il faut donner une chance aussi à ces mineurs.»