Genève

Monsieur Prix sur le chauffage: «Un monopole induit des risques d’abus»

19.02.2025 18h18 Rédaction

monsieur prix

Les Genevois pourraient voir grimper leurs factures avec le déploiement du nouveau réseau de chauffage thermique structurant. Monsieur Prix dénonce jusqu’à 25% de surfacturation et, à terme, une explosion des coûts pour les ménages.

Le Surveillant des prix, Stefan Meierhans, tire la sonnette d’alarme sur la hausse des coûts du chauffage à distance à Genève. Dans une interview récente, il met en cause les décisions du Conseil d’État, estimant que certaines primes additionnelles appliquées aux tarifs ne sont pas justifiées.

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Stefan Meierhans reconnaît la volonté du gouvernement d’améliorer la situation énergétique, notamment en réduisant l’empreinte carbone. Cependant, il pointe un manque de clarté dans les calculs avancés par les autorités genevoises. «Il y a du brouillard sur le lac Léman», déclare-t-il, soulignant la complexité du dossier et l’ajout de nouvelles charges qui rendent les prix opaques.

Des coûts jugés excessifs

Le Surveillant des prix estime que les tarifs pourraient être réduits de 25. Selon lui, les SIG appliquent des primes de risque supplémentaires qui ne sont pas courantes ailleurs. «Ce n’est pas juste», affirme-t-il, comparant la situation à une hypothèque dont les taux seraient gonflés sans raison valable.

Monsieur Prix critique aussi l’obligation de raccordement au chauffage à distance, imposée aux propriétaires genevois. Selon lui, certains petits propriétaires devront débourser jusqu’à 100 000 francs pour se raccorder, alors que la moyenne suisse se situe autour de 15 000 francs. «C’est complètement délirant», lâche-t-il. Il regrette également que cette obligation renforce le quasi-monopole des SIG, avec un risque d’abus en l’absence de réelle concurrence.

La surveillance continue

Le Conseil d’État genevois défend sa politique en invoquant trois objectifs: une transition énergétique vers un chauffage plus propre, une volonté de justice sociale dans la tarification, et un soutien aux SIG, détenus par le canton. Mais pour Stefan Meierhans, ces objectifs se contredisent parfois, créant une situation où personne ne s’y retrouve vraiment. «On vise différents buts, mais on risque de tout perdre», résume-t-il.

Face à ces critiques, le Conseil d’État maintient sa position, arguant que les coûts élevés sont inhérents à la spécificité genevoise: chantiers complexes, densité urbaine, travaux plus coûteux. Stefan Meierhans, lui, promet de suivre le dossier de près et annonce un nouveau rapport sur la question dans plusieurs mois.