Occupation des universités: Anne Hiltpold s'exprime
Genève se déchire quant à la posture à adopter face aux revendications des étudiants pour la Palestine. La conseillère d'État en charge du DIP s'exprime pour la première fois.
Depuis une semaine, les occupations d'universités se sont enchaînées. Anne Hiltpold a un avis bien tranché sur la question: «Je comprends que les gens manifestent, se plaignent et demandent un cessez-le-feu. Ce que je ne comprends pas c'est que l'on ne respecte pas les règles».
La conseillère d'État souligne l'importance de demander une autorisation de manifester. «Prendre en otage l'université avec une banderole qui heurte la communauté juive, c'est problématique», déplore la cheffe de l'instruction publique.
Genève, canton autoritaire? L'évacuation policière de ce mardi matin avec des étudiants menottés pourrait le laisser penser. Or, Anne Hiltpold rappelle le dialogue qui a été prôné par le rectorat durant une semaine. «Les manifestants étaient prévenus», indique-t-elle.
«Les lignes rouges ont été franchies, je soutiens la rectrice» – Anne Hiltpold
Lundi, le conseiller d'État Thierry Apothéloz regrettait «que le dialogue soit rompu». Il estimait que le dialogue aurait dû se poursuivre sans intervention policière: «L’acte des jeunes et des universitaires devant Uni Mail, c’est de la démocratie, c’est du débat et cela doit aboutir à un accord. Je regrette que cette volonté-là ne se soit concrétisée».
Anne Hiltpold ne partage pas l'avis du conseiller d'État en charge de la cohésion sociale. «Je le regrette, on devrait être unis pour condamner les massacres. Les lignes rouges ont été franchies, je soutiens la rectrice», rectifie-t-elle.
«Je pense que le temps du dialogue était terminé. On aurait pu donner tout ce que les manifestants souhaitaient et exigeaient que cela n'aurait pas suffi», conclut Anne Hiltpold.