Genève

Patricia Bidaux: «La colère paysanne est là»

30.01.2024 20h16 Rédaction

Bidaux

La colère des agriculteurs gagne Genève. Les actions de contestation sont moins rugueuses qu'en France, mais une série de revendications ont été adressées par les faîtières paysannes. 

«La colère est là», explique Patricia Bidaux, présidente d'AgriGenève. Le comité des faîtières agricoles romandes s'est réuni en début de semaine et le constat est simple: agriculteurs et autorités ne parlent pas d'une seul et même voix. «Il faudra user de finesse pour réussir à faire entendre notre voix sans aboutir à des blocages», précise Patricia Bidaux qui rappelle que le but du monde agricole n'est pas de bloquer la Ville mais d'exprimer un ras-le-bol.

Malgré des milieux paysans bien représentés à Berne, l'analyse est limpide: le dialogue ne suffit plus. La Présidente d'AgriGenève tacle l'immobilisme fédéral: «il faut être deux pour un dialogue. Or, la Confédération et l’Office fédéral de l'agriculture (OFAG) expriment un monologue, année après année. Les demandes de relecture d’ordonnances aux faîtières agricoles sont perpétuelles rendant le millefeuille administratif indigeste». 

Normes administratives et prix dans le viseur

Traités économiques dépassés, excès de réglementation et rémunérations insuffisantes sont au cœur des débats et revendications agricoles. De longs combats, perdus d'avance face à une grande distribution robuste? En grandes surfaces, légumes et fruits viennent souvent d'ailleurs et défient toute concurrence, des produits qui trouvent leurs consommateurs.

Un phénomène qui s'apparente à une démonstration de force par les grandes enseignes qui tentent de prouver qu'elles n'ont pas besoin des agriculteurs genevois. «C'est une réalité», déplore Patricia Bidaux qui affirme que l’agriculture genevoise va résister. La présidente d'AgriGenève pointe du doigt des «accords de libre-échange dépassés qui mettent la tête de l’agriculture suisse sous l’eau». La situation des paysans en Suisse, moins catastrophique que chez nos voisins français? «Pas moins catastrophique, mais moins visible», répond l'éleveuse genevoise.