Réactions politiques: «Si madame Fischer a enfreint les règles, c’est grave»
«La commission de contrôle de gestion du Grand conseil doit ouvrir une enquête». C’est ce que demande une majorité de partis politiques au lendemain de nos révélations sur les agissements de l’ancienne conseillère d’État non réélue, Fabienne Fischer, accusée d’avoir utilisé des fonctionnaires dans le cadre de la campagne électorale.
Sous le bras du député Daniel Sormanni, le contenu de ce classeur fédéral a eu l’effet d’une bombe. Les 170 pages de courriels et d'agendas qu'il contient montrent comment la campagne électorale de Fabienne Fischer a été pilotée par trois fonctionnaires à partir du département de l'économie et de l'emploi.
Lire aussi: Pour sa campagne, Fabienne Fischer a bel et bien abusé de l’administration. Le député MCG Daniel Sormanni accuse l'ancienne conseillère d'Etat d'avoir utilisé, sur leur temps de travail, plusieurs collaborateurs de l’État dans le cadre de sa campagne électorale. «Indignée», Fabienne Fischer conteste.
Une immense déception pour Patricia Bidaux. «C’était la cheffe des relations du travail, toujours très au clair sur ces normes et les règles des droits des travailleurs. Et là, il y a quelque chose qui ne colle pas. Je suis profondément déçue», explique la députée du Centre.
«C’est le boomerang qui lui revient dans la figure»
Pendant la campagne, Fabienne Fischer a fustigé la candidature de Pierre Maudet, se positionnant ainsi comme la candidate de l'éthique. Lors du Grand débat à l’Alhambra le 1er mars, elle clamait : «Pour faire face aux défis qui l’attendent, Genève a besoin d’un gouvernement solide, un gouvernement de gens qui se font confiance et de gens en qui on peut avoir confiance», déclarait l’ancienne ministre de l’économie et de l’emploi.
Pour Alberto Velasco, c’est l’histoire de l’arroseur arrosé qui se répète. «Elle a beaucoup reproché à Pierre Maudet d’avoir manqué de diligence, si elle aussi a manqué de diligence, c’est le boomerang qui lui revient dans la figure», lâche l’élu socialiste.
«Si Madame Fischer a enfreint ces règles, c’est grave»
À droite comme à gauche, les partis réclament l’ouverture d’une enquête parlementaire. Pour le grand parti de droite, Fabienne Fischer doit bénéficier du bénéfice du doute, mais de tels agissements sont inexcusables : «Les règles sont claires et si Madame Fischer a enfreint ces règles, c’est grave car cela ruine le lien de confiance que les citoyens devraient avoir à l’égard de nos élus», estime le PLR Alexandre de Senarclens.
Le député UDC Yves Nidegger enfonce le clou : «C’est révélateur des Verts pour qui la fin justifie les moyens. Cela donne Frédérique Perler en ville qui détruit du bitume payé par les contribuables, Fischer qui utilise des moyens publics à des fins privées, Alfonso Gomez qui prétend dire ce que les gens peuvent manger ou pas dans l’espace public, c’est devenu une secte», dit-il sans détour.
Les Verts refusent d’évoquer l’affaire
La présidente des Verts genevois refuse, en l’état, d’évoquer le détail de l’affaire. «La question est dans les mains de la justice et c’est elle qui tranchera. C’est important d’avoir des règles qui soient claires et on entendra sa voix à cet égard», selon Delphine Klopfenstein.
La commission de contrôle de gestion évoquera l’affaire le lundi 21 août.