Genève

Une école d'Onex célèbre aussi la "Fête des gens qu'on aime"

22.04.2024 18h32 Lucie Hainaut

école Belle-Cour école Belle-Cour

Après Bernex, c’est l’école de Belle-Cour à Onex qui veut instaurer la fête des gens qu’on aime à la place de la fête des mères. Les parents d’élèves ont reçu une communication signée par l’équipe pédagogique. De son côté, la conseillère d’État précise qu’elle laisse les directions faire la différence entre décisions politiques et opérationnelles: Anne Hiltpold n’entend pas écrire à la directrice.

La fête des mères, c’est fini à l’école de Belle-Cour: voici en substance le contenu de la circulaire transmise la semaine dernière aux parents d’élèves de cette école onésienne.

Le billet explique: «Cette année, en lieu et place de la fête des mères et de la fête des pères, l’équipe de Belle-Cour souhaiterait célébrer la Fête des gens qu’on aime. De ce fait, votre enfant n’apportera pas de cadeau pour la fête des mères, ni pour la fête des pères mais une attention, fin mai, dans le cadre de la Fête des gens qu’on aime».

Les parents divisés

Plusieurs parents d’élèves nous confirment avoir reçu ce courrier. Si certains semblent réfractaires à ce changement, d’autres nous ont confié trouver l’initiative louable, notamment pour les enfants qui ont perdu un parent.

Pour sa part, la directrice de l’établissement n’a pas souhaité répondre à nos questions; elle renvoie vers le secrétariat du DIP.

Différencier décisions politiques et opérationnelles

Anne Hiltpold nous répond par le biais de sa chargée de communication qu’elle ne compte pas écrire à toutes les directeurs et directrices.

La porte-parole du Département de l’Instruction Publique explique: «La conseillère d’État part du principe que les directions d’établissement sont capables de faire la différence entre des décisions de nature politique ou stratégique d'une part et opérationnelle d'autre part».

«Prévoir une alternative pour les enfants qui n’ont pas leurs deux parents n'est pas une nouvelle pratique»

La magistrate ne semble donc pas opposée sur le principe à la fête des gens qu’on aime, mais plutôt à la justification qui évoque «la mouvance actuelle traitant de l’inclusion des genres et de l’égalité femme/homme».

La chargée de communication ajoute: «Prévoir une alternative pour les enfants qui n’ont pas leurs deux parents n'est pas une nouvelle pratique, mais le quotidien des enseignants. Anne Hiltpold précise qu'elle fait confiance et remercie les enseignants et enseignantes pour leur capacité d'adaptation. En revanche, invoquer un changement de société pour ne plus célébrer des fêtes chères aux enfants et aux parents n'est pas ce qu'elle souhaite à l'école».

Selon nos informations, cela fait plusieurs années que certains enseignants proposent déjà aux élèves de réaliser un cadeau pour une personne qui leur est chère à la fête des mères. Ils souhaitent ainsi éviter d’attrister les élèves qui auraient perdu leur mère, de même que permettre aux enfants qui connaissent un schéma familial différent de se reconnaître eux aussi.

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