Genève

Rue Royaume: la réponse de la Ville

05.03.2021 20h02 Rédaction

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Le 9 janvier dernier, un incendie avait ravagé un immeuble à la Rue Royaume, aux Pâquis. Et alors que plusieurs dizaines de personnes sont toujours en attente de relogement et que l’association des habitants des Pâquis a tiré la sonnette d’alarme, nous recevions ce soir Alfonso Gomez, conseiller administratif. 

L’immeuble de la Rue Royaume était dans un état lamentable, nécessitant des travaux et surpeuplé. Une situation qui était apparemment inconnue de la Ville de Genève. «C’est totalement hallucinant. Beaucoup de partenaires ne comprennent pas comment une telle situation est possible dans notre ville», s’exclame Alfonso Gomez. Et alors que l’ASLOCA s’est tourné vers le Conseil d’État pour obtenir des réponses sur des travaux illicites, Alfonso Gomez annonce que la Ville a déposé une dénonciation au Tribunal. «Maintenant, il faut que les différentes entités publiques et les Tribunaux déterminent les responsabilités.»

Sans-papiers et marchands de sommeil

Mais pour Alfonso Gomez, la Ville de Genève ne dispose pas d’une large marge de manœuvre pour reloger ces personnes. Avec, comme problème principal, le statut irrégulier de beaucoup des occupants. «Beaucoup de personnes de l’immeuble se sont évanouies dans la nature parce que c’était des sans-papiers. Il faut une protection de cette population qu’on estime à 9000 personnes.» Autre problème, les «marchands de sommeil» qui profitent de cette situation pour louer des appartements à bien plus de locataires que ce que la surface ne le permet. «Aujourd’hui nous avons des logements temporaires mais nous n’avons pas été saisis de demandes sur cette affaire.»

La marge de manœuvre n’est pas large non plus pour tenter d’améliorer la situation des personnes habitant des immeubles dits «verrues». Un problème de législation pour Alfonso Gomez. «Nous aurions souhaité racheter un certain nombre d’immeuble. Mais l’immeuble en question n’est pas à vendre et sur le droit du marché, nous n’avons pas de droit de préemption.» Le conseiller administratif souhaite donc faire changer la loi afin que la Ville puisse avoir la priorité sur des biens immobiliers en zone urbaine mais également pour limite la spéculation foncière. 

 

Léa Frischknecht