Affaire Fischer-Rossiaud: les réactions politiques
Dès la sortie de notre enquête, les téléphones de la classe politique ont vibré. Les Verts gardent le silence, ce qui n’empêche pas les autres partis de s’exprimer sur le sujet.
Léman Bleu en collaboration avec Le Temps révèle ce mercredi comment l’ancienne conseillère d’État verte Fabienne Fischer s’est assise sur le règlement qui encadre les conflits d’intérêts au sein de l’État et a confié pour 283’000 francs de mandats à des projets portés de près ou de loin par Jean Rossiaud et ses proches. Une opération consciente et délibérée qu’elle a menée tambour battant, contre de nombreux préavis négatifs issus de son propre département. Comme Fabienne Fischer, Les Verts n’ont pas souhaité s’exprimer. Et ce, malgré nos multiples demandes.
Affaire Fischer: notre dossier
Au PS, le président de la section genevoise n’a pas voulu non plus s’exprimer sur l’affaire. C’est Jennifer Conti, députée et membre de la commission de contrôle de gestion, qui a finalement accepté après réflexion de se présenter à notre micro. «Ce qui est problématique c’est que la population genevoise étouffe sous la hausse des loyers et à cause de l’inflation. Et entendre qu’une conseillère d’État a attribué 250’000 francs d’argent public à des proches pour des projets alors que son propre département avait émis des préavis négatifs, ça interpelle.»
«Une green connexion»
Pour le Centre, le conseiller national Vincent Maître parle «d’une affaire grave qui pourrait consacrer un certain nombre de violations à un certain nombre de lois différentes». L’ex-président du PDC genevois dénonce l’écart entre la moralisation au sein des Verts et l’affaire. Pour lui, cette nouvelle Genferei n’arrange pas l’image de Genève. «La semaine prochaine, en commission des affaires juridiques, il n’y a aucun doute que mes collègues me poseront des questions sur cette affaire.» Pierre Nicollier, patron du PLR genevois et membre de la commission de contrôle de gestion s’en prend aussi à Antonio Hodgers et trouve le silence des (ex-)magistrats «déplorable».
Daniel Sormanni, député MCG, pointe «un problème de conflit d’intérêts qui paraît évident». Enfin, Yves Nidegger, parle lui «d’une mafia verte». «C’est la green connexion. Toutes les lubies d’un parti sont considérées d’intérêt public et on finance un peu tout en passant outre les exigences en matière de subventions. C’est le syndrome de Louis XIV.»
ÉDITORIAL - Affaire Fischer: merci la transparence!