Genève

Affaire des embauches: la codirectrice de Frédérique Perler suspendue

09.04.2024 18h30 Rédaction

Perler

Après une réunion de crise lundi après-midi, le Conseil administratif de la Ville de Genève annonce prendre des mesures. La codirectrice est suspendue, les trois autres collaborateurs quitteront l'administration. Frédérique Perler est pour l’heure épargnée.

Dans l’affaire des embauches problématiques au département de Frédérique Perler, les décisions sont tombées. La première concerne la codirectrice du département. Elle est suspendue de ses fonctions le temps que le contrôle financier interne (CFI), qui a déjà conduit une analyse ces deux derniers mois, rende des conclusions écrites. L’exécutif n’exclut pas l’ouverture d’une procédure administrative dans un deuxième temps.

L’autre décision concerne les trois collaborateurs engagés, soit le couple de connaissances de Paris et la demi-sœur de la codirectrice, au cœur de cette polémique de copinage. Ils quitteront l'administration. Pour les deux collaboratrices, en CDD, leur contrat ne sera pas reconduit. Pour ce qui est du collaborateur en CDI, un processus de résiliation de contrat est en cours d'élaboration.

Contacté, le maire de la Ville Alfonso Gomez précise: «Le Conseil administratif a mené depuis plusieurs semaines des investigations afin de vérifier la pertinences de certains engagements au DACM. Après examen il s’avère que certains d’entre eux ont été acceptés sur la base d’informations erronées ou incomplètes.»

«Ma cliente va se défendre»

Avocat de la codirectrice, Me Romain Jordan réagit: «Ma cliente prend acte de cette décision. Elle espère que les faits pourront être rapidement et sereinement établis. Elle va ainsi pouvoir se défendre, dans le respect de ses devoirs de loyauté, fidélité et confiance envers son employeur.»

Pour rappel, la cadre a fait engager sa demi-sœur sans annoncer son lien de parenté, avant de faire entrer dans l’administration deux connaissances parisiennes. L’une d’elles a utilisé la boîte aux lettres du beau-père de la codirectrice pour faciliter sa venue en Suisse.

Frédérique Perler n'a pas tout dit

Dans un premier temps, une majorité du Conseil administratif, sur recommandation de Frédérique Perler, avait validé ces nominations. Selon nos informations, la magistrate écologiste n’a pas communiqué tous les éléments à ses collègues. Raison pour laquelle ces derniers sont revenus sur leur position à la suite des récentes révélations de Léman Bleu. 

Lire aussi: Une Genevoise compétente écartée au profit du copain parisien

Ils ignoraient notamment le préavis négatif émis par les ressources humaines, les liens noués avec la codirectrice au couple de Parisiens, ainsi que l’usage d’une boîte aux lettres pour faciliter leur recrutement.

Avant ce retournement, Frédérique Perler avait indiqué dans un courriel interne «maintenir sa confiance en sa codirectrice» tout en déplorant «un manque de transparence» dans les processus de sélection. Elle y mettait aussi en garde les lanceurs d’alerte sur leur obligation à donner une bonne image de ses services. Un message qui a très mal passé auprès du Conseil administratif.

«Prendre ses responsabilités»

Contacté par notre rédaction, le président des Vert-e-s en Ville, Omar Azzabi, réagit: «Le parti des Vert-e-s en ville de Genève prend acte de la décision du Conseil administratif et salue l’unanimité de sa décision. Il invite les différents acteurs et actrices à prendre leurs responsabilités.»

Une phrase forte alors que les candidatures chez les Vert-e-s s'ouvrent dès le 22 avril pour les élections municipales de l'an prochain. Le choix final sera fait le 18 juin lors de l'assemblée générale du parti.