Genève

Pierre Maudet face au chaos des chantiers: «Je reprends le contrôle»

26.05.2025 19h36 Rédaction

Le conseiller d’État en charge des mobilités monte au front. Il dénonce une absence de pilotage et annonce des mesures concrètes pour mieux coordonner les travaux, accélérer les chantiers et limiter les nuisances. Objectif: rétablir la fluidité pour les urgences, les transports publics et les professionnels.

Genève croule sous les chantiers. Et pour Pierre Maudet il n’y a «visiblement pas» de pilote. Ainsi, le conseiller d’État affirme sur le plateau du journal de Léman Bleu vouloir reprendre les commandes pour mieux coordonner, arbitrer et limiter l’impact des chantiers sur la vie quotidienne. Il explique que la motion votée par les députés vendredi lui donne «du vent dans les voiles».

Le ministre des mobilités dénonce une désorganisation généralisée, où les compétences sont morcelées entre la Ville, les SIG et les communes. Son objectif affiché: «siffler la fin de la récréation» et rééchelonner les autorisations de travaux. Plusieurs chantiers, comme celui de Pierre-Fatio, sont dans le viseur. «On va étendre les horaires, travailler plus vite. Je ne peux pas tolérer des chantiers où il ne se passe rien», martèle-t-il.

Privilégier les urgences, les bus et ceux qui travaillent

Pierre Maudet revendique trois priorités à ses yeux. Il veut garantir le passage des véhicules d’urgence, améliorer la fluidité pour les transports en commun et préserver la mobilité des professionnels. Pour cela, il assume vouloir pénaliser le transport individuel privé. «Absolument», dit-il, en appelant à davantage de covoiturage et en dénonçant les 100'000 places de parc gratuites offertes aux employés dans le canton.

Le conseiller d’État écarte toutefois l’idée d’un péage urbain ou frontalier, jugé inefficace, préférant une «addition de mesures»: Léman Express, plans de mobilité d’entreprise, incitations financières. Et à long terme, son projet de métro.

Le défi des réseaux thermiques

Le chantier des réseaux thermiques structurants, accusé de paralyser la ville pour des décennies, est défendu comme une nécessité pour l’avenir énergétique. «Ce sont des conduites vétustes. Il faut les refaire», dit-il.

Il refuse toutefois l’idée de bloquer la place Cornavin en prévision du futur chantier de la gare. «Créer des nuisances pour habituer les gens, c’est exclu», affirme-t-il.

Un appel à la solidarité

Face à l’exaspération des Genevois, l’élu assure comprendre la colère, notamment celle des habitants du centre. Mais il en appelle à la solidarité: «Chacun va devoir faire un effort. C’est une question de justice sociale.» Il promet, enfin, d’améliorer la communication, dans un canton qu’il qualifie d’«économiquement très dynamique», mais aux voiries limitées. «Je ne peux pas repousser les immeubles», lâche-t-il.

Lire aussi: Réseaux thermiques structurants: 25 ans de travaux et de bouchons