Vernier: avec sa dénonciation pénale, à quoi joue la Chancellerie?
Comme l'a révélé Léman Bleu samedi, la Chancellerie a porté de nouveaux éléments au Pouvoir judiciaire à travers une dénonciation pénale en lien avec les élections à Vernier. Le peu d'explications, la temporalité de la démarche et la crédibilité de ces éléments ajoutent du brouillard sur la confusion, estime Laure Lugon Zugravu.
La Chancellerie joue un étrange jeu du chat et de la souris. Aujourd’hui, elle est embarrassée. Elle nous dit être mal prise pour faire des commentaires en raison des procédures en cours.
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Mais selon nos informations, de nouveaux éléments sont apparus entre-temps, qu’elle a décidé de transmettre au Pouvoir judiciaire sous forme de dénonciation pénale.
Quelle pertinence ont ces éléments? Quelle crédibilité leur accorder? A-t-elle voulu se couvrir sous la pression médiatique qui monte? Le timing aussi est surprenant: était-ce judicieux d’agir juste avant le deuxième tour?
La Chancellerie a-t-elle ignoré les conséquences d’une telle démarche?
Le manque de transparence de la Chancellerie ajoute du brouillard à la confusion. Le droit est une chose, la politique en est une autre, ce que ne peut ignorer la chancelière.
Une telle affaire - quand on parle de potentielle fraude électorale - entame déjà la confiance dans la démocratie, quelles que soient les conclusions de la justice. Entretenir un mystère supplémentaire s’avère plus dommageable que dire les choses simplement.
Il est question de crédibilité des institutions. L’État devrait prendre en compte ce facteur de confiance, devant des taux de participation anémiques.