Genève

Carole-Anne Kast: «Le choix de la compétence a primé»

14.03.2024 20h34 Rédaction

La conseillère d’État en charge du numérique justifie la nomination du père de Delphine Bachmann au poste de Directeur général de l’OCSIN. Pour elle, le cadre légal a été respecté et cette décision a été motivée par son expérience au sein de l’État.

Ce mercredi, le Conseil d’État a nommé Alain Bachmann au poste de directeur général de l’OCSIN. Père de la conseillère Delphine Bachmann et beau-frère de Nathalie Fontanet (via son ex-époux), sa nomination inquiète la classe politique, des Verts à l’UDC.

Au lendemain de l’annonce de la nomination, Carole-Anne Kast a défendu la décision du Conseil d’État. «Ce qui me choque, ce que l’on ait des députés qui soient aussi peu au fait du fonctionnement de l’État. Le Conseil d’État est soumis aux lois et les lois sont respectées, déclare la cheffe du Département des institutions et du numérique (DIN). Pour ma part, j’aurais été extrêmement mal à l’aise si l’on avait violé la moindre règle. Cette nomination est tout à fait légale et c’est le choix de la compétence qui a primé.»  

La députée MCG Ana Roch annonçait vouloir remettre en question cette nomination. «La voix judiciaire lui est ouverte», répond la conseillère d’État. De même, certains députés souhaitent revoir la loi. «Ils font leurs débats» commente-t-elle.

Carole-Anne Kast assure qu’Alain Bachmann dépend de son autorité et non de celle de sa fille. En cas de question qui devrait remonter au Conseil d’État, Delphine Bachmann sera récusée, ajoute-t-elle. «Il est évident que nous avons dit que, puisque son père est candidat, madame Bachmann devrait se récuser. Elle est sortie de la salle et s’est récusée.» D’après nos information, Anne Hiltpold s’est opposée à cette nomination

«Un grand serviteur de l’État»

La magistrate vante le profil d’Alain Bachmann: «Nous avons fait le choix de la compétence. Nous sommes face à un grand serviteur de l’État, avec 30 ans d’expérience et de fidélité au service public.» Elle rappelle que la délégation au numérique n’est pas une délégation décisionnelle. «Les questions RH qui pourraient liés à Alain Bachmann ne seront pas traitées en présence de Delphine Bachmann, ajoute-t-elle. (…) Il n’y a aucune ingérence hiérarchique de Delphine Bachmann par rapport à son père». 

Alors qu’une trentaine de candidats s’étaient positionnés, Carole-Anne Kast assume ce choix: «Le Conseil d’État aurait dû prendre un candidat moins bon? On nous demande de faire un choix d’image, nous avons fait un choix de compétences. Je pense que c’est notre devoir.» 

«Thomas Wenger a voulu régler ses comptes»

Interrogée sur la réaction de Thomas Wenger à cette nomination, la conseillère d’État s’en est prise à son président de parti: «Ce n’est un secret pour personne au sein du parti que je ne soutiens pas la candidature de Thomas Wenger à la présidence du Parti socialiste. Il a voulu régler ses comptes.»

Pour elle, la nomination d’Alain Bachmann «défend la compétence» au sein de l’administration. «C’est quelqu’un sur lequel je n’ai pas le moindre doute sur l’intégrité et la déontologie. Je pense qu’avoir un bon service public et défendre l’intégrité des fonctionnaires, c’est montrer qu’on peut évoluer à l’État, que l’on est reconnu pour son mérite et ses compétences», conclut-elle.